11/12/2013

01/12/2013

Brigitte Manolo parle d'Errance dans son article "Devoir de réanimation" dans le Voir

"[...] le troisième coup de cœur (le plus complet en fait) va à la projection d’Errance d’Éléonore Goldberg, spécialement pour un air fredonné et des bruitages épurés qui se fondent dans l’image afin que l’histoire se raconte d’elle-même. Au moment de sa douche, une jeune femme repense irrémédiablement aux générations familiales, événements et exils qui l’ont précédée et menée là. Situation de migration où l’on n’appartient plus nulle part, autant que la persistance de racines et de souvenirs indélébiles qui nous relient à notre passé et aux trajectoires de proches disparus. Plus artistique et abstrait dans sa construction, suggestif tout en laissant la lecture ouverte, ce court invite effectivement à une errance dans la mémoire, un jour douloureuse et maintenant apaisée. Tout passe par une émotion palpable et sourde qui dit beaucoup en silence. En vrac on chantonne l’air de la fillette du Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro, des scènes de L’histoire de l’amour de Nicole Krauss ressurgissent, ainsi que plusieurs personnages qui ont tout quitté et ne sont plus accompagnés que d’une précieuse valise renfermant leur passé. Déjà remarqué à la conception sonore du film D’Aléas de Mathieu Tremblay (mention honorable au TIFF 2011), Olivier Girouard démontre une nouvelle fois une belle aisance à mettre en valeur ces univers de la pensée relevant du sensible et du symbolique, en composant finement avec l’impression sensorielle (aussi bien visuelle et musicale que caressante). Magnifique scène attestant une belle collaboration son et image dans ces poissons s’envolant en mitrailleurs sifflants."
Manolo, Brigitte (2013, 30 nov.). « Devoir de réanimation ». Voir [journal], sur le blog Voir. Consulté le 1 déc. 2013.